Respecter ses limites est une condition essentielle pour prendre soin de soi et de sa santé mentale. Beaucoup le savent, mais le mettre en pratique comporte son lot de défis. Comment établir ses limites? Et surtout, comment les faire respecter, tant par les autres… que par soi-même? Découvrez cet article sur le sujet qui transpose la santé mentale à diverses sphères d’intérêts présenté par Beneva, notre partenaire titre du Marathon de Québec, et ses experts rédacteurs.
Par Danielle Germain, M.A., Directrice clinique, Relief
Le saviez-vous? |
Tout le monde a des limites, qu’elles soient physiques, intellectuelles, émotionnelles, sociales, sexuelles ou autres. Elles varient d’un individu à un autre en fonction de sa personnalité, de ses compétences, de ses intérêts, etc. Certaines sont plus acceptées socialement que d’autres4, par exemple, une difficulté à lever un objet lourd. Cependant, les limites émotionnelles liées à la santé mentale génèrent souvent une incompréhension, voire un jugement. On aura alors tendance à vouloir s’expliquer et se justifier — sans oublier le sentiment de culpabilité.
Pour qu’une limite soit « saine », elle doit respecter votre bien-être et s’établir selon vos valeurs, vos préférences, votre vision, vos opinions et vos champs d’intérêt. On parle généralement de « limites malsaines » devant une absence ou un manque de limites, comme regarder ses courriels du travail à tout moment. Il peut aussi s’agir, dans certains cas, d’un excès de limites ou de limites trop rigides, comme refuser une quelconque interaction avec la famille et les amis de votre partenaire5.
Si mettre ses limites contribue à votre santé mentale et à votre bien-être, l’inverse est aussi vrai. Omettre d’établir ses limites peut non seulement mener à un sentiment d’inconfort, de regret et de frustration, mais aussi à de l’anxiété et de la fatigue, voire de l’épuisement6.
L’épuisement professionnel s’expliquerait d’ailleurs souvent par le manque de limites entre la vie personnelle et le travail7. Le flou des frontières se fait notamment ressentir chez les parents qui jonglent avec leurs responsabilités familiales et professionnelles. Mais, c’est aussi le cas chez les travailleurs de la santé8 et les proches aidants9, qui se retrouvent souvent à faire passer le bien-être des autres avant le leur.
Au-delà du bien-être que les limites peuvent procurer, elles deviennent aussi un moyen d’affirmer sa propre identité. Comme le dit Tracey Cleantis, psychothérapeute et auteure : « dire non requiert une forte prise de conscience de qui l’on est. C’est une façon de se responsabiliser et ça peut être une source immense de réconfort »10.
Établir ses limites nous vient rarement « naturellement ». C’est quelque chose qui s’apprend et qui se pratique. Voici trois étapes pour démarrer du bon pied.
Pour établir vos limites, commencez par les identifier! Ça passe par un travail d’introspection :
Personne ne peut « deviner » vos limites, même celles qui vous paraissent évidentes. À vous de vous assurer qu’elles soient connues :
Même des limites bien communiquées et comprises peuvent être transgressées. Mieux vaut s’y préparer! Planifiez ce que vous ferez en cas de non-respect de vos limites. Quelles actions souhaitez-vous entreprendre? Elles doivent être réalistes et facilement applicables. Vous pouvez d’ailleurs nommer les conséquences en même temps que vos limites. Par exemple, si une amie vous appelle tous les jours et que cela vous demande trop d’énergie, vous pouvez lui dire : « J’aime quand on se parle au téléphone, mais une fois par jour, c’est trop pour moi. Pourrait-on se parler une ou deux fois par semaine? [limite] Je ne veux pas me retrouver dans une situation où je dois ignorer certains de tes appels. [conséquence] »
Réfléchissez également aux mesures à prendre si une personne récidive à de nombreuses reprises. Vous pourriez, par exemple, décider de prendre vos distances ou même de mettre fin à cette relation que vous considérez comme toxique.
Les raisons sont nombreuses pour ne pas mettre ses limites. On veut plaire, être aimé, ne pas décevoir, éviter le conflit, etc. Mais, votre santé mentale et votre bien-être en paieront le prix. Vous avez donc tout avantage à établir vos limites et à les faire respecter. Et si vous ressentez le besoin d’être accompagné, communiquez avec un ou une psychologue ou avec des organismes comme Relief pour vous appuyer dans votre démarche.
Références