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Passer à travers sa transition de genre grâce à la course

Je me présente, Nicolas Gravel.

Je suis un homme trans qui a complété sa transition de genre il y a un peu plus d’un an, soit en novembre 2022.

J’ai débuté ma transition en 2019 à l’âge de 24 ans. Ce que j’ai trouvé particulièrement difficile dans le processus, c’est l’adaptation au regard des autres.

De base, j’avais un physique assez filiforme, donc si on enlevait le maquillage et les cheveux longs, j’avais vraiment l’air d’un petit garçon de 12 ans.

Ce n’était pas que mon entourage qui me faisait des commentaires, c’était des inconnus à la station d’essence, des patients à l’hôpital qui trouvaient que j’avais l’air trop jeune pour les soigner. Peu importe où j’étais, j’avais la remarque.

Cela peut paraître banal pour plusieurs d’entre vous, mais pour quelqu’un qui essaie de rebâtir sa confiance, d’assumer pleinement qui il est et qui est dans une période fragile émotionnellement, c’est très difficile à vivre.

Je suis quelqu’un d’anxieux de nature et tout ça n’a fait qu’empirer le problème. J’ai eu beaucoup de difficulté à gérer ce regain d’anxiété : je me suis isolé, j’ai fait plusieurs deuils, en me disant notamment que je ne pourrais jamais être en couple et que je n’allais jamais avoir d’enfant.

Je me suis beaucoup cherché. J’ai changé d’emploi à plusieurs reprises et de villes en espérant trouver mon bonheur quelque part.

Malgré toutes ces épreuves, jour après jour, je courrais.

Je sais que sans la course à pied, sans le but de me lever tous les matins et d’aller courir pour me dépasser, sans le rêve de réussir à battre mes records personnels et de pouvoir courir de longues distances, je ne serais peut-être plus là aujourd’hui.

Oui, la course à pied m’a sauvé la vie. Le sport m’a sauvé la vie.

J’ai compris l’impact de l’exercice physique dans cette période de ma vie. Elle n’avait plus de lien avec l’apparence corporelle, c’était vraiment pour mon bien-être, ma santé mentale. Je respirais seulement lorsque je courais.

En cette journée internationale de la visibilité transgenre, je tenais non seulement à mettre de l’avant comment la course m’a permis de passer à travers ma transition de genre, mais également comment c’est un sport avec lequel tout est possible, et ce, pour chacun d’entre nous.  C’est un moment où on se sent vivant, du début jusqu’à la fin.

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