Je ne suis pas la coureuse aux nombreux marathons à son actif. J’aime me lancer des défis personnels de différentes distances. Depuis 18 ans, j’ai cumulé plus de 180 épreuves de courses et sept Half Ironman.
Étant une personne anxieuse, la course a toujours été une façon de surmonter le tout. La tristesse, la colère et la joie me motivent à sortir. Que ce soit pour le plaisir ou la compétition, il est important de s’entraîner adéquatement.
J’ai commencé à m’entraîner huit ans avant mon diagnostic. Selon les médecins, la tumeur cérébrale avait commencé à s’installer tranquillement au centre de ma tête, soit en 2009.
Durant ces années, je m’entraînais et je participais à des compétitions, et ce, n’ayant aucune idée que le marathon de ma vie commençait.
Je suis à la ligne de départ de mon entraînement, fébrile et excitée. 5-4-3-2-1 GO !
- KM 1 L’entraînement commence bien, puis tout à coup, des douleurs à la tête commencent.
- KM 3 Une perte d’équilibre arrive.
- KM 5 Ce n’est pas grave, c’est le début ! Je vais voir un physiothérapeute, je vais me faire masser, mais il n’y a pas d’amélioration. Je continue à courir !
- KM 10 Je me dis que ça va passer. Que j’ai réussi à garder la forme avec la course, la nage et le vélo.
- KM 13 Prise de sang. Mon état général va bien… ou presque.
- KM 15 Le jour de mon demi-marathon. Je sais que je n’ai pas la grande forme et que je dois renoncer à ma course avec une grande tristesse. J’ai perdu connaissance la veille.
- KM 20 Je dois parler à mon médecin. Selon lui, je suis en surentraînement et je le pense aussi.
- KM 21 J’arrête tout. Je veux une amélioration quant à mon état.
- KM 23 Malgré l’arrêt, c’est le retour de ma perte d’équilibre, d’une grande fatigue et j’éprouve de la difficulté à m’exprimer. Mes jambes sont plus lourdes que jamais. Comment expliquer ce qui se passe ?
- KM 24 On est en décembre 2016 et c’est examen par-dessus examen. Je dois passer une IRM.
- KM 28 24 février 2017. LE MUR des coureurs. Après 12 heures à mon emploi, je passe mon IRM.
- KM 29 C’est la pire nouvelle de ma vie. « Vous avez une tumeur cérébrale. La masse est grosse comme un œuf et est situé aux abords de la moelle épinière ». Je comprends enfin la raison de mes malaises.
- KM 30 L’attente. 5 jours interminables. On me dit que l’opération est très dangereuse. Il me reste entre 6 et 8 mois à vivre si on ne l’enlève pas.
- KM 31 GO ! Enlevez-la. Je vais me battre ! Après 17 heures sur la table d’opération, je me réveille. On est le 16 mai 2017.
- KM 32 La souffrance et la douleur sont IN-SUP-POR-TABLE ! Je continue, il ne reste que 10 km !
- KM 33 Une crise d’épilepsie est provoquée par la trop grande douleur. Je tombe dans le coma pour une durée de 24 heures.
- KM 34 Ma vue n’est pas revenue ni mon équilibre. J’ai besoin d’une marchette.
- KM 35 C’est la sortie de l’hôpital. Malgré toute ma douleur, je dis à mon conjoint que dans un an, je ferai un marathon.
- KM 36 Un mois s’est écoulé. Je recommence à marcher et l’énergie revient tranquillement Il reste 6 km !
- KM 38 Je cours et marche une distance de 10 km à une fréquence de 3 fois par semaine. Je suis tellement heureuse.
- KM 40 Je rencontre mon neurochirurgien. La tumeur qui reste n’a pas bougé depuis 3 mois ! Il reste 2 km.
- KM 41 Je suis sur le départ d’un 10 km, le sourire aux lèvres, le cœur heureux. 5-4-3-2-1 GO !
- KM 42 Pour la première fois, j’ai vu chaque kilomètre. Les larmes aux yeux à mon arrivée, je me suis promis de toujours apprécier chaque kilomètre désormais.
- KM 42,1 La ligne d’arrivée. On ne peut savoir quand la maladie va se pointer le bout du nez. Cependant, lorsqu’on trouve au fond de soi la force de franchir le fil d’arrivée, rien n’est impossible.
- KM 43 J’obtiens ma médaille sous une pluie d’applaudissements, avec un sentiment d’accomplissement et de satisfaction.
Tu complètes une des courses Je Cours Qc pour la saison 2023? Fais-le pour toi. Soit fière d’être sur la ligne de départ, de franchir la ligne d’arrivée et surtout, entre les deux, ait que du plaisir!